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Compte Rendu de la conférence du champion de France de distance

Martin Morlet, actuel recordman de France de distance, avec un vol de 411 km, nous a donné les
moyens de renverser le vieux record d’Auvergne de distance.

L’objet de cet article n’est pas de revenir sur l’ensemble des propos de Martin à l’occasion de sa
conférence du 19 janvier mais surtout de partager sa conclusion sur les stratégies que l’on peut adopter
en vol. Il faut bien l’avouer cette partie est beaucoup plus accessible que la description des techniques
météo qu’il met en place, puisse qu’elle repose sur 4 grands préceptes qui nous serviront au premier
chef, à allonger nos distances de vol : l’éloge de la lenteur, l’intelligence du curseur, « Ne descendez pas »
et la contrainte du biais.

« Les conditions sont molles, je ralentis. Les conditions sont top, j’attaque ». Prendre en compte les
conditions météo qui évoluent tout au long de la journée, observer et comprendre la masse d’air pour en
tirer les conclusions du moment, et ne pas être dans le systématique. « Je monte au plafond (gare à la
TMA) et je ne vais pas forcément transiter immédiatement, mais me laisser dériver, en position pour
observer ». Et Martin prend l’exemple d’un vol où il a zéroté avec les oreilles dans un thermique pendant
près d’une heure. Bouger régulièrement le curseur entre l’attaque et la retenue, c’est le 1er principe que
j’ai retenu et qui vient compléter l’éloge de la lenteur.

Pour évoquer cette stratégie et bien marquer son auditoire, Martin prend l’exemple « simpliste » d’un vol à
l’occasion d’une journée où le vent souffle à 20 km/h. Le parapentiste de son coté, prend tout son temps,
il est à 10 km/h – ce qui est très très lent selon Martin. De ce fait, sa vitesse sol est de 30 km/h, lui
permettant donc d’assurer les 100 bornes en 4 heures. Simple effectivement, pas forcément à la portée
de tous mais l’idée est là : L’éloge de la lenteur, c’est faire du vent son allié pour parcourir des km tout en
se concentrant sur l’observation car dixit Martin : « la météo reste 80% du problème ».

« Je fais ce qu’il faut pour rester en haut, et même s’il y a des TMA, cette stratégie reste la bonne ». Martin
prend l’exemple des risques que l’on prend à rejoindre les basses couches, de la difficulté que l’on a à
aborder un thermique à 50 m sol versus la qualité que peut offrir ce même thermique à 1500 m. Pour
conclure, il revient sur la période où il a commencé le vol de distance, en compétiteur, tous derrière et lui
déjà au sol.

Martin nous rappelle que nous pratiquons le plus beau des sports même s’il convient que la météo peut
être rébarbative. Il revient sur le mental et que, la performance en parapente, c’est surtout dans la tête. A
ce titre, son 4eme précepte « la contrainte du biais », c’est avant tout notre capacité après avoir géré un
temps fort (un point bas par exemple) à tourner la page et à se reconcentrer très rapidement.

Après cette conférence, nous voilà mieux armés pour réaliser de beaux vols autour du PDD, dans le
Sancy ou le Cantal. Alors que nous étions plusieurs à partager un verre avec lui (Merci la CDVL63), il est
revenu sur le record de distance d’Auvergne en prédisant qu’il serait bientôt battu et sur le potentiel de la
région. Plein d’espoir, je vous livre cette statistique – voir le schèma ci-dessous – qui vient directement de
la FFVL / CFD correspondant aux 130 vols de plus de 80 km dans le « 63 » depuis l’année 2000. Et pour
votre information, sur la même période à part un vol de Laurent Coutarel en février 2017, la saison des « +
de 80 km » commence le 27 mars. Alors à très bientôt pour un vol de distance.

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